mercredi 5 décembre 2012

Le combat pour la RDC du troisième millénaire

En République démocratique du Congo, les deux dernières années ont été marquées par l’illégitimité du pouvoir politique, l’incapacité à défendre l’intégrité du territoire national et la démission de l’État. Ainsi, le peuple congolais est-il durement éprouvé et humilié par ses voisins à cause de sa propre inertie au regard de moult dysfonctionnements des institutions politiques et de la faillite de l’armée face aux agresseurs.

Le degré zéro de la politique

En se maintenant au pouvoir à défaut de la volonté populaire, les autorités en place à Kinshasa ont violé les principes les élémentaires en matière de représentation nationale. Elles ont donc privé, par la fraude, les partisans de la liberté et de la souveraine de leur victoire électorale. Cette illégitimité politique expose de nos jours le Congo-Kinshasa à toute velléité expansionniste de la part de ses voisins, avec tout ce que cela comporte comme conséquences : crimes de guerre et crimes contre l’humanité, violations des droits fondamentaux de la personne humaine, insécurité, impunité, pillages, prédations
En République démocratique du Congo, on assiste à une sorte de dérive politique qui fonctionne au détriment de la gestion de la chose publique, donc au profit de seuls intérêts étrangers.

L’indifférence de la communauté internationale

On se trouve en présence d’un peuple congolais très inquiet, voire très angoissé, qui peine à dénoncer les zones d’ombre qui mettent à mal la cohésion nationale et à obtenir les sanctions contre les agresseurs ainsi que leurs bras armés. Il est inhumain que la mort de plus huit millions de personnes du simple fait d’être nées Congolaises ne suscite aucune indignation de la part de la communauté internationale. Il est inacceptable que l’on puisse négocier avec des gens ayant violé, et qui continuent de violer, les femmes et les enfants dans le but de piller les richesses naturelles et de s’approprier les terres du Kivu. Il est incompréhensible de défendre au Conseil des Nations unies des criminels qui ont enrôlé de force des enfants et les ont poussés, par la suite, à utiliser les armes contre leurs parents.

Le sursaut patriotique

Le peuple congolais ne doit surtout pas se laisser vaincre par le désespoir. De plus, seul le sursaut patriotique lui permettre de léguer à ses descendants un pays apaisé et dynamique. Raison pour laquelle les Congolaises et les Congolais doivent enfin dresser leurs fronts longtemps courbés et prendre enfin le plus bel élan dans la combativité en vue d’une paix durable et de la prospérité. De toute évidence, la foi et la volonté de consolider la cohésion nationale seront, à n’en pas douter, le gage de leur salut.
Les Congolaises et les Congolais doivent résister, par tous les moyens et à n’importe quel prix. Ils doivent combattre les injustices, les humiliations, les privations et les complices internes des agresseurs… Ils doivent dénoncer « avec force et vigueur » l’impunité dont jouissent les auteurs des violences sexuelles et des crimes contre l’humanité. Peuple épris de paix, les Congolaises et les Congolais doivent se révolter, en bons humanistes, contre l’humiliation de l’Homme par l’Homme.
Le combat pour la République démocratique du Congo du troisième millénaire réussira, car le peuple congolais est désormais convaincu du fait que les transformations de sa société ne dépendront pas seulement de la prise du pouvoir, mais avant tout de sa propre prise de conscience et de l’implication des masses. À moins d’être de mauvaise foi, ou complice de la chosification du peuple congolais, personne ne pourra mettre en doute la légitimité à défendre, par tous les moyens, les intérêts vitaux de ses compatriotes et l’intégrité du territoire national.

La destinée de la RD Congo

L’objectif primordial, c’est de trouver des voies et moyens susceptibles de permettre au peuple congolais d’être capable par l’information et la formation, par la résistance aux agresseurs, par le dialogue intercongolais et aussi par les convictions politiques de décider de son avenir. Les Congolaises et les Congolais doivent donc devenir les premiers responsables de la destinée de leur pays. Il est impossible de lutter de manière efficace et de transformer la société en étant divisé, en étant incapable d’accoucher d’une puissante organisation en mesure de remettre en cause l’ordre injustement établi par ceux qui ont intérêt à garder le monopole des richesses de la République démocratique du Congo.
Un seul choix est envisageable. Celui qui consiste à adopter une tactique pouvant permettre de gouverner politiquement pour tous les Congolais. S’imposent donc, dans cette optique, trois possibilités : soit de conquérir à tout prix le pouvoir pour le pouvoir ; soit de constituer un bloc contre le régime en place à Kinshasa, en s’alliant avec les agresseurs, afin de garantir l’accès au pouvoir ; soit d’œuvrer dans le cadre de l’union des Congolais. Face à ces interrogations, la majorité de Congolaises et des de Congolais a enfin fait le choix de l’union du Congo, laquelle doit être ouverte. En effet, comment peut-on devenir majoritaire si l’on exclue ceux qui, aujourd’hui, pensent autrement.
Les Congolaises et les Congolais sont condamnés à dépasser leurs divergences, à cesser de se regarder en chiens de faïence. Bref, ils doivent s’unir. Pour cela, il faudra un fédérateur des talents des uns et des autres, un rassembleur de ce qui est épars, un leader qui se situe à la jonction de différentes aspirations pour lesquelles chacun milite. Le souhait, pour l’année 2013, c’est de constituer dans l’unité une structure cohérente aspirant au pouvoir politique, donc à la gestion économique, au rétablissement de l’autorité de l’État dans l’ensemble du territoire national et à l’instauration de la paix dans la région des Grands Lacs.

Gaspard-Hubert Lonsi Koko

© Jolpress

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